Informations préliminaires: Pont et grue de Neuhaus
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1. Ce chapitre traite de l’exercice n° 2 de la vidéo ci-dessus - “La colonne vertébrale du pianiste ne peut pas être raide”. Cet exercice de base est exécuté avec des mouvements exagérés expressément, pour faciliter l’apprentissage. A la fin de la vidéo vous pouvez voir des mouvements minimes, utilisés normalement pour jouer (quasiment imperceptibles en pratique).
2. L’exercice au-dessus contient les accords à quatre notes (le doigté 1245 pour les deux mains) qui facilitent l’appui des doigts au fond des touches, c’est-à-dire un contact solide entre les mains et le clavier. Avant de jouer chaque accord suivant, il faut prendre la position initiale (photo n° 1 ci-dessous).
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Légende: mouvements actifs mouvement passif
Photo n° 1 - préparation: Le dos fortement enroulé, la tête baissée.
Photo n°2 - action: Il faut se repousser énergiquement du clavier en dépliant les bras au niveau des coudes (cf. la vidéo ci-dessous).
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3. Le redressement du dos doit être passif, c’est-à-dire obtenu avec les mouvements de poussée des bras, et stimulé par le mouvement en arrière de la tête. Il ne faut pas redresser le dos avant l’accord ou après lui. L’ensemble de ce mouvement complexe doit être synchronisé de telle façon pour que le poids entier du tronc s’appuie sur le fond du clavier pour un très petit moment.
4. Certains pianistes se lèvent même à ce moment au-dessus de la banquette pour augmenter l’appui sur les touches. Regardez Maurizio Pollini exécutant l’une des plus difficiles Études de Liszt - le n° 10 des 12 Études d’exécution transcendante (photo ci-dessous). Comment fait-il ? Observez sa jambe gauche ici!
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5. Cet exercice est vraiment “magique”! Il force les mouvements qui activent le corps entier du joueur embrayant son poids avec le mécanisme du piano. J’ai observé dans la pratique qu’après avoir joué quelques accords de cette manière, chaque élève commence à obtenir une meilleure sonorité.
6. Pourquoi? Personne ne dira que les roues d’une voiture sont la source de son mouvement, bien qu’un observateur extérieur ne voit que la mobilité des roues, le moteur étant invisible. Par contre, beaucoup de gens seraient enclins à penser que les cordes vocales sont la source de la voix du chanteur, alors que son «moteur» réel est constitué par les poumons, le diaphragme et un fort appui des jambes (douloureuses après un concert!) - bref, le corps entier. Pareillement, lorsque l’on regarde le pianiste, on ne voit que ses doigts qui frappent les touches. Une grande majorité non seulement des joueurs, mais - hélas - aussi des enseignants de piano se concentrent excessivement sur le travail des doigts en oubliant le moteur et tout le mécanisme qui transmet l’énergie de ce moteur vers les touches du piano. Comme pour le chanteur, le moteur du pianiste, c’est-à-dire sa source d’énergie, c’est tout son corps: de ses pieds bien fermement posés sur le sol (essayez de jouer en soulevant légèrement les pieds!) jusqu’au sommet de la tête. La tête qui ne fonctionne pas uniquement au niveau du cerveau mais également d’une façon beaucoup plus prosaïque - comme le contrepoids de tout ce mécanisme.
7. Le mécanisme moteur d’un pianiste expérimenté est optimisé et synchronisé de manière à pouvoir libérer la plus grande puissance et l’efficacité des doigts sur le clavier avec le moindre effort et les plus petits mouvements possibles. Toutefois, pour atteindre une telle maîtrise, il faut commencer par effectuer ces mêmes mouvements corrects en les exagérant, ostensiblement et amplement. Ce n’est qu’au fur et à mesure de l’assimilation de bons réflexes, que l’on peut se permettre de diminuer, très progressivement, ces mouvements tout en augmentant le tempo des morceaux joués.